Etude scientifique sur le Neurofeedback : une méta analyse
JOURNAL DE NEUROTHÉRAPIE
Qu’est-ce que le neurofeedback ?
Publication de D. Corydon Hammond, PhD
Adaptation, Extrait et traduction de l’anglais R. Villar-Documet
Journal of Neurotherapy
Publication details, including instructions for authors and subscription information:
U. Corydon Hammond est un professeur et psychologue affilié à l’école de médecine de l’université de l’Utah. Adresse de correspondance : D. Corydon Hammond, médecine physique et réadaptation, école de médecine,
Université de l’Utah, 30 North 1900 East, Salt Lake City, UT 84132-2119
Journal de Neurothérapie, Vol. 10 (4) 2006
RÉSUMÉ. Le Neurofeedback (la rétroaction biologique EEG) est né à la fin des années 1960 comme méthode de traitement des ondes cérébrales à travers le conditionnement opérant. Dès lors, un grand nombre d’études ont été cumulées sur l’efficacité du neurofeedback dans le traitement de l’épilepsie non contrôlée, du TDA / TDAH, de l’anxiété, de l’alcoolisme, du syndrome de stress post-traumatique et des traumatismes crâniens légers. Les études fournissent également des signes encourageants selon lesquels le neurofeedback offre une alternative de traitement pour une utilisation sur les troubles d’apprentissage, les accidents vasculaires cérébraux, la dépression, la fibromyalgie, l’autisme, l’insomnie, les acouphènes, les maux de tête, les problèmes d’équilibre physique, et pour l’amélioration des performances de pointe. À un moment où un nombre croissant de personnes sont préoccupées par les effets négatifs liés au fait de compter uniquement sur les traitements médicamenteux, le neurofeedback peut offrir une alternative de traitement supplémentaire pour de nombreuses maladies.
Cet article aide le lecteur à comprendre comment le neurofeedback fonctionne, comment l’évaluation permet au neurofeedback d’être individualisé et examine brièvement des preuves pour le traitement par neurofeedback de nombreuses maladies. Le public est averti que, lors de son choix d’un praticien pour le traitement des types de maladies médicales, psychiatriques et psychologiques citées ci-dessus, celui-ci doit être autorisé pour la pratique idéalement et être aussi certifié par un organisme légitimement reconnu.
MOTS-CLÉS. Neurofeedback, rétroaction biologique EEG, TDA/TDAH, PTSD, troubles de l’apprentissage, autisme, anxiété, alcoolisme.
INTRODUCTION
À la fin des années 1960 et 1970, les chercheurs ont découvert qu’il était possible de reconditionner, ou apprendre différents schémas d’ondes cérébrales. Certains de ces travaux ont commencé par un suivi pour augmenter l’activité de l’onde cérébrale alpha afin d’améliorer la relaxation, tandis que d’autres travaux provenant de l’UCLA se sont concentrés sur l’épilepsie incontrôlée. Ce traitement fait sur les ondes cérébrales est appelé Neurofeedback ou rétroaction EEG. Avant de discuter de cela plus en détails, permettez-moi de vous fournir des informations préliminaires sur les ondes cérébrales. Les ondes cérébrales se produisent à des fréquences différentes. Certaines sont rapides et certaines sont assez lentes. Les noms classiques de ces bandes EEG sont delta, thêta, alpha et bêta. Elles sont mesurées en cycles par seconde ou hertz (Hz).
Les ondes cérébrales bêta sont petites, plus rapides (au-dessus de 13Hz) et associées à un état d’activité intellectuelle et mentale et une concentration axée vers l’extérieur. Ceci est fondamentalement un état de vigilance « frais ». Les ondes cérébrales alpha (8 à 12 Hz) sont plus lentes et plus importantes. Elles sont associées à un état de relaxation et représentent essentiellement le cerveau se déplaçant dans un engrenage de ralenti, détendu et un peu dégagé, en attendant de répondre en cas de besoin. Si quelqu’un ferme simplement les yeux et commence à imaginer quelque chose de paisible, en moins d’une demi-minute, les ondes cérébrales alpha commencent à augmenter. Ces ondes cérébrales sont particulièrement importantes dans le tiers arrière de la tête. Les ondes cérébrales thêta (4 à 8 Hz) représentent généralement un état d’esprit de rêverie planante qui est associé à l’inefficacité mentale. À des niveaux très lents, l’activité cérébrale des ondes thêta est un état très détendu, ce qui représente la zone crépusculaire entre la veille et le sommeil. Les ondes cérébrales delta (5 à 3,5 Hz) sont les plus lentes, elles ont la plus haute amplitude (magnitude), et elles représentent ce que nous éprouvons quand nous sommes endormis. En général, les différents niveaux de conscience sont associés aux états des ondes cérébrales dominants.
Cependant, chacun d’entre nous a toujours un certain degré de ces bandes d’ondes cérébrales présentes dans différentes parties de notre cerveau. Les ondes cérébrales delta se produiront également, par exemple, lorsque les zones du cerveau vont « hors-ligne » pour se nourrir et les deltas sont également associées à des troubles d’apprentissage. Si quelqu’un devient somnolent, il y a plus d’ondes cérébrales delta et de thêta lentes qui s’installent, et si elles sont un peu inattentives aux choses extérieures et leur esprit est errant, il y a plus de thêta présentes. Si quelqu’un est vraiment très anxieux et tendu, une fréquence trop élevée d’ondes cérébrales bêta est souvent présente. Les personnes présentant un déficit de l’attention / une hyperactivité (TDA, TDAH), des traumatismes crâniens, des accidents vasculaires cérébraux, une épilepsie, un syndrome de fatigue chronique, et une fibromyalgie, ont souvent tendance à avoir un excès d’ondes lentes (habituellement thêta et parfois un excès d’alpha) présentes. Quand une quantité excessive d’ondes lentes est présente dans les parties exécutives (frontales) du cerveau, il devient difficile de contrôler l’attention, le comportement et/ou les émotions. Ces personnes ont généralement des problèmes de concentration, de mémoire, de contrôle de leurs impulsions et de leurs humeurs, ou d’hyperactivité. Elles ne peuvent pas très bien se concentrer et leur efficacité intellectuelle est diminuée.
QU'EST-CE QUE LE TRAITEMENT AVEC LE NEUROFEEDBACK ?
Le traitement avec le neurofeedback est la rétroaction biologique des ondes cérébrales. Pendant un suivi typique, deux électrodes sont placées sur le cuir chevelu et une ou deux sont habituellement mises sur les oreilles. Ensuite, l’équipement électronique de haute technologie fournit une rétroaction audio et visuelle instantanée en temps réel de votre activité cérébrale. Les électrodes mesurent les schémas électriques provenant du cerveau, comme un médecin écoute votre cœur à la surface de votre peau. Aucun courant électrique n’est transmis à votre cerveau. L’activité électrique de votre cerveau est captée par les électrodes et transmise à l’ordinateur … elle est enregistrée.
Habituellement, une personne ne peut pas influencer de manière fiable ses schémas d’ondes cérébrales parce qu’elle n’en n’est pas consciente. Toutefois, lorsque vous pouvez voir vos ondes cérébrales sur un écran d’ordinateur quelques millièmes de seconde après qu’elles se produisent, cela vous donne la possibilité de les influencer et de les modifier. Le mécanisme d’action est le conditionnement opérant. Nous reconditionnons et recyclons littéralement le cerveau. Dans un premier temps, les changements sont de courte durée, mais ils deviennent progressivement plus durables. Avec le traitement par le Neurofeedback, la rétroaction continue, l’encadrement et la pratique, des schémas d’ondes cérébrales plus saines peuvent généralement être appris par la plupart des gens. C’est un peu comme faire de l’exercice ou faire de la thérapie physique avec le cerveau, en améliorant la flexibilité et le contrôle cognitif. Ainsi, si le problème provient d’un TDA / TDAH, un trouble d’apprentissage, un accident vasculaire cérébral, un traumatisme crânien, des déficits suite à une neurochirurgie, une épilepsie non contrôlée et un dysfonctionnement cognitif associé au vieillissement, la dépression, l’anxiété, le trouble obsessionnel-compulsif, ou d’autres maladies liées au cerveau, le traitement par le Neurofeedback offre des possibilités supplémentaires de rééducation des schémas d’activité électrique dans le cerveau. La chose la plus intéressante est que même quand un problème est de nature biologique, il existe désormais une alternative de traitement aux médicaments. Le neurofeedback est de plus en plus utilisé également pour faciliter la performance de pointe chez les individus « normaux » et les athlètes.
FrankH. Duffy, MD, professeur et neurologue pédiatrique à la Harvard Medical School, a déclaré dans l’éditorial du numéro de janvier 2000 de la revue Electro-encéphalographie clinique que la littérature scientifique suggère maintenant que le neurofeedback « devrait jouer un rôle thérapeutique majeur dans de nombreux domaines difficiles. À mon avis, si un traitement a démontré un large spectre d’efficacité, il serait universellement accepté et largement utilisé » (p. v). « C’est un domaine qui doit être pris au sérieux par tous » (p. vii).
ÉVALUATION PRÉALABLE AU TRAITEMENT PAR NEUROFEEDBACK
Certaines personnes souhaitent que d’une certaine manière, elles puissent tout simplement acheter leur propre équipement de neurofeedback et s’entraîner elles-mêmes ou entraîner leurs enfants. Le neurofeedback n’est tout simplement pas aussi simple que cela. Il faut avoir des connaissances spécialisées concernant le fonctionnement du cerveau et être bien mieux informé que sur simplement comment faire fonctionner l’équipement et le logiciel. Pour que le traitement soit réussi et les réactions négatives évitées, il est d’une importance vitale de réaliser une évaluation et que le traitement soit individualisé pour les schémas d’ondes cérébrales uniques et les symptômes de chaque personne. Tout le monde n’a pas besoin du même suivi aux mêmes endroits, et la recherche a montré que les ondes cérébrales d’une personne ne peuvent pas simplement être distinguées par l’observation des symptômes comportementaux de la personne. Par conséquent, avant de faire un traitement par le Neurofeedback, les cliniciens légitimes voudront poser des questions sur l’histoire clinique du patient.
Dans certains cas, ils peuvent faire des tests neuropsychologiques ou psychologiques. Les cliniciens compétents réaliseront également une évaluation minutieuse et examineront les schémas d’ondes cérébrales. Certains praticiens peuvent faire une évaluation en plaçant une ou deux électrodes sur le cuir chevelu et en mesurant les ondes cérébrales dans un nombre limité de zones. D’autres cliniciens effectuent des tests plus complets en utilisant une carte du cerveau par électro-encéphalogramme quantitatif (EEGQ) où 19 électrodes ou plus sont placées sur le cuir chevelu.
Un QEEG est un outil pour évaluer objectivement et scientifiquement le fonctionnement des ondes cérébrales d’une personne. La procédure prend habituellement environ 1 heure et demie. Généralement, elle consiste à placer un calot ajusté sur la tête, qui contient de petites électrodes pour mesurer l’activité électrique provenant du cerveau. Cela se fait pendant que le patient se repose tranquillement les yeux fermés, les yeux ouverts, et parfois au cours d’une tâche telle que la lecture. Ensuite, nous passons par une procédure longue pour éliminer tous les artefacts qui se sont produits lorsque les yeux se déplaçaient ou clignotaient, si le patient a légèrement bougé dans le fauteuil, ou resserré sa mâchoire ou plissé son front. Les données des ondes cérébrales qui ont été recueillies sont ensuite comparées à une grande base de données normative sophistiquée qui nous montre comment le cerveau devrait fonctionner à l’âge du client. Cette procédure d’évaluation nous permet de déterminer ensuite d’une manière objective scientifique si les ondes cérébrales d’un patient sont significativement différentes de la normale, et si oui, comment elles diffèrent.
Au cours des années 1970 et 1980, il a commencé à y avoir beaucoup d’expérimentation avec le QEEG. Le QEEG a montré une capacité scientifiquement documentée pour aider à l’évaluation des maladies telles qu’une lésion cérébrale traumatique légère, un TDA/TDAH, les troubles d’apprentissage, la dépression, le trouble obsessionnel-compulsif, l’anxiété, le trouble panique, et une variété d’autres maladies (y compris l’autisme, la schizophrénie, un accident vasculaire cérébral, l’épilepsie et la démence ; Clarke, Barry, McCarthy, & Selikowitz, 2001 ; Hoffman et al., 1999 ; Hughes & John, 1999 ; Thatcher et al, 1999). Le QEEG a même été en mesure de prédire les résultats du traitement des interventions avec des maladies telles que le TDA/TDAH (Suffin & Emory, 1995), l’alcoolisme et la toxicomanie (Bauer, 1993,2001 ; Prichep, Alper, Kowalik, et Rosenthal, 1996 ; Prichep, Alper, Kowalik, John et al, 1996 ; Winterer et al, 1998).
L’American Psychological Association a également approuvé le QEEG comme étant dans le cadre de la pratique des psychologues qui sont formés de manière appropriée, et l’ISNR a de même approuvé son utilisation par des professionnels qualifiés de soins de santé qui sont formés de manière appropriée.
Les évaluations EEG et QEEG aident à comprendre s’il existe des anomalies dans le fonctionnement du cerveau que le Neurofeedback EEG pourrait traiter de manière utile, et il nous permet d’individualiser le neurofeedback aux problèmes spécifiques de chaque patient. Par exemple, la recherche scientifique a identifié un minimum de trois principaux sous-types de TDA/TDAH, dont aucun ne peut être diagnostiqué à partir de l’observation seule du comportement de la personne, et dont chacun nécessite un protocole de traitement différent.
TRAITEMENT AVEC LE NEUROFEEDBACK
Une fois que l’évaluation est terminée et que les objectifs du traitement ont été mis en place, deux électrodes sont généralement placées sur le cuir chevelu et une ou plusieurs sur les oreilles pour les sessions de formation de neurothérapie. La personne en suivi regarde ensuite un affichage sur l’écran d’ordinateur et écoute des tonalités audio, parfois tout en faisant une tâche telle que la lecture. Ces sessions de suivi sont conçues pour enseigner à la personne à changer lentement leur schéma d’ondes cérébrales. Avec la rétroaction continue, l’encadrement et la pratique, les schémas d’ondes cérébrales saines sont maintenus. Certaines personnes peuvent avoir besoin d’apprendre à augmenter la vitesse ou la taille des ondes cérébrales dans des zones spécifiques du cerveau. D’autres personnes ont besoin de suivi pour diminuer la vitesse et l’amplitude de leurs ondes cérébrales. Le traitement avec le neurofeedback peut ne nécessiter que 15 à 20 sessions pour l’anxiété ou l’insomnie, mais avec d’autres maladies telles que le TDA/TDAH ou des difficultés d’apprentissage, elle impliquera 40 à 50 sessions le plus souvent. Chaque séance dure normalement 40 à 60 minutes environ. Dans le traitement des maladies très complexes ou lorsque des troubles ou des diagnostics multiples sont présents, un clinicien ne peut pas toujours prévoir en avance le nombre de séances de traitement pouvant être nécessaires.
Autres types de neurofeedback
Il existe aussi deux autres types uniques de neurofeedback. L’un est appelé LENS, le système de neurofeedback basse énergie (Larsen, 2006). L’entraînement avec le LENS se distingue des autres formes de neurofeedback en ce qu’il introduit un signal électromagnétique très petit qui est seulement sur l’intensité de la sortie provenant de la pile d’une montre radio, bien plus faible que l’apport que nous recevons de la simple tenue d’un téléphone cellulaire à notre oreille. Cette intensité très faible est introduite en bas des fils de l’électrode pendant seulement quelques (par exemple, 1 à 7) secondes. Sa fréquence varie en fonction de la fréquence des ondes cérébrales dominantes de moment à moment et elle est conçue pour aider doucement le cerveau à devenir plus flexible et s’auto-réguler, réduire l’excès d’amplitude et la variabilité des ondes cérébrales. Plusieurs rapports de recherche initiale très encourageants ont été publiés sur ce système (Cripe, sous presse ; Donaldson, Vendre, & Mueller, 1998 ; Larsen, Harrington, et Hicks, 2006 ; Larsen et al, 2006 ; Meuller, Donaldson, Nelson, & layman, 2001 ; Shoenberger, Shiflett, Esty, Ochs, & Matheis, 2001), qui ont même inclus l’utilisation du LENS pour corriger les problèmes de comportement chez les animaux (Larsen, 2006 ; Larsen, Larsen et al, sous presse). Une autre forme unique de neurofeedback est l’HEG (Hémo-encéphalographie et hémo-encéphalographie infrarouge passive). Les deux systèmes HEG différents cherchent à modifier le débit sanguin cérébral, en l’augmentant dans les zones où il semble être insuffisant. Encore une fois, des recherches préliminaires sur les applications HEG semblent encourageantes (Carmen, 2004 ; Freides & Aberbach, 2003 ; Mize, 2004 ; Sherrill, 2004 ; Toomim et al, 2004).
TDA/TDAH et troubles de l'apprentissage
Depuis la fin des années 1970, des recherches ont été effectuées sur le neurofeedback, il a été amélioré et testé sur le TDA /TDAH (trouble de l’attention et hyperactivité) et les troubles de l’apprentissage. Le travail clinique du Dr Joel Lubar (par exemple, Lubar, 1995, 2003) et ses collègues de l’université du Tennessee, ainsi que beaucoup d’autres, ont démontré à maintes reprises qu’il est possible d’apprendre au cerveau des bons comportements. En fait, une étude récente de Levesque, Beauregard, et Mensour (2006) a documenté avec l’IRM fonctionnelle de neuro-imagerie les changements positifs dans le fonctionnement du cerveau chez les enfants atteints de TDAH après le traitement par neurofeedback. Ceci et la recherche citée ci-dessous fournissent tous un appui solide qui démontre l’efficacité du Neurofeedback dans le traitement du TDA/TDAH. Considérant que le suivi du traitement à l’étude moyen par médicaments stimulants dure seulement trois semaines, avec seulement deux études de suivi à long terme sur l’utilisation de médicaments qui ont duré 14 mois ou plus, le Dr Lubar (1995) a publié des suivis à 10 ans sur ces cas et a constaté que chez environ 80 % des patients, le neurofeedback peut améliorer sensiblement les symptômes du TDA et du TDAH, et que ces changements sont maintenus. Rossiter et Lavaque (1995) ont constaté que 20 séances de neurofeedback produisent des améliorations comparables dans l’attention et la concentration par rapport à la prise de Ritaline. Fuchs, Birbaumer, Lutzenberger, Gruzelier, et Kaiser (2003) et Rossiter (2005) ont également démontré que le neurofeedback a produit des améliorations comparables par rapport à la Ritaline. Dans un suivi à un an avec une étude de groupe témoin, Monastra, Monastra et George (2002) ont constaté que le neurofeedback a produit des améliorations supérieures par rapport à la Ritaline, même lorsque le médicament a été arrêté.
Les médicaments comparés au neurofeedback
En comparaison avec le neurofeedback, une méta-analyse (Schachter, Pham, King, Langford, & Moher, 2001) des études contrôlées randomisées de traitement par médicaments pour le TDA / TDAH a conclu que les études étaient de mauvaise qualité, ont eu un fort biais de publication (ce qui signifie que la compagnie pharmaceutique a financé des études qui ont échoué à soutenir l’efficacité de leur produit tendant à ne jamais être soumises pour publication), et ont souvent produit des effets secondaires. Ils ont conclu que les effets à long terme (au-delà de l’effet placebo) durant au-delà d’une période de suivi de quatre semaines ne sont pas démontrés. Une revue complète récente (Project de revue de l’efficacité du médicament, 2005) du traitement médicamenteux pour le TDA/TDAH a conclu qu’il n’y avait aucune preuve de l’innocuité à long terme des médicaments utilisés dans le traitement du TDA/TDAH, et que les preuves de bonne qualité font défaut sur le fait que le traitement médicamenteux améliore les résultats scolaires ou les comportements à risque sur une base à long terme, ou chez les adolescents ou les adultes. Par rapport aux résultats de cette revue, l’une des études les plus récentes (El-Zein et al., 2005) a conclu que « le manque de recherche sur les effets à long terme de l’utilisation du méthylphénidate [Ritaline] chez l’homme garantit une grande préoccupation » (p. 7) parce qu’ils ont découvert qu’après seulement trois mois de traitement par Ritaline, 100 % des enfants ont fait l’expérience d’aberrations chromosomiques qui pourraient augmenter le risque de cancer, tout comme les dommages génétiques qui ont été trouvés chez les utilisateurs adultes de méthamphétamine (Li, Hu, Chen, et Lin, 2003).
À la lumière de ces résultats, le neurofeedback fournit une alternative de traitement importante, non-invasive, et relativement sans effet secondaire pour le TDA/TDAH. À long terme, il est également très rentable. Certaines personnes se disent préoccupées par le coût du neurofeedback qui est supérieur à la dépense impliquée dans le traitement médicamenteux. Cependant, la recherche a montré que les coûts associés au traitement médicamenteux sont en réalité très importants. Par exemple, une étude (Marchetti et al., 2001) sur six médicaments différents pour le TDA/TDAH a constaté que le coût moyen par patient en âge d’aller à l’école était de 1678 dollars américains chaque année. Une autre étude (Swensen et al., 2003) a examiné les coûts des soins de santé chez plus de 100 000 familles où un TDAH était présent ou non. Ils ont constaté que, dans les familles où un membre était atteint de TDAH, les coûts directs des dépenses de soins de santé, ainsi que les coûts indirects, (tels que la perte de travail) étaient plus élevés de 1288 dollars américains par an en moyenne pour les autres membres de la famille (qui n’ont pas de TDA/ TDAH) en comparaison avec les membres des familles où le TDAH n’était pas présent. Cela signifie que le coût des médicaments cités ci-dessus, combiné avec les coûts indirects annuels pour une famille avec deux enfants, dont l’un avait le TDAH, serait de 5542 dollars américains.
En ce qui concerne les troubles de l’apprentissage, Fernandez et al. (2003) ont démontré dans une étude contrôlée par placebo que le neurofeedback était un traitement efficace. D’autres documents sur la valeur du neurofeedback sur les troubles de l’apprentissage ont également été publiés (Orlando et Rivera, 2004 ; Tansey, 1991 ; Thornton & Carmody, 2005).
L’entraînement avec le neurofeedback pour le TDA/TDAH se trouve souvent associée à une diminution de l’impulsivité / l’hyperactivité, une stabilité accrue de l’humeur, des habitudes de sommeil améliorées, une augmentation de la durée d’attention et de concentration, une amélioration des résultats scolaires et une augmentation de la rétention et de la mémoire. Ce qui est fascinant, est que chaque étude sur le TDA/TDAH ou les troubles de l’apprentissage qui a évalué le QI avant et après le traitement a constaté que le QI augmente après le suivi par neurofeedback. Ces améliorations ont varié d’une moyenne de 9 points d’amélioration du QI dans une étude (Linden, Habib, & Radojevic, 1996), à une amélioration moyenne de 12 points d’amélioration du QI dans une étude réalisée par Thompson et Thompson (1998), une moyenne de 19 points de QI dans une autre étude (Tansey, 1990), et même jusqu’à une augmentation moyenne de 23 points de QI dans une étude réalisée par Othmer, Othmer et Kaiser (1999).
Épilepsie, lésions cérébrales, et accident vasculaire cérébral
Les crises épileptiques incontrôlées ont également été traitées efficacement en utilisant le Neurofeedback. La recherche dans ce domaine a commencé au début des années 1970, et elle est vaste et rigoureuse, y compris dans les études croisées, en aveugle, contrôlées par placebo (revu dans Sterman, 2000). Le neurofeedback a été jugé utile sur toutes sortes d’épilepsie, y compris les crises grand mal, partielles complexes, et petit mal (absence). Bien que la plus grande proportion de patients épileptiques soit adéquatement contrôlée par des médicaments, la plupart des personnes qui ont été traitées avec le neurofeedback dans les études de recherche ont été parmi les patients épileptiques les plus graves, où la thérapie médicamenteuse anticonvulsante était incapable de contrôler leurs crises. Cependant, même dans ce groupe de patient le plus sévère, la recherche a révélé que le traitement avec le neurofeedback produit en moyenne une réduction de 70 % des crises. Dans ces cas sévères d’épilepsie médicalement intraitables, le neurofeedback a été en mesure de faciliter une plus grande maîtrise des crises chez 82 % des patients, ce qui réduit souvent le niveau de médicaments nécessaire, et ce qui peut être très positif compte tenu des effets négatifs à long terme de certains médicaments. Cependant, de nombreux patients peuvent encore avoir besoin de rester à un certain niveau de médicaments après le neurofeedback. Walker et Kozlowski (2005) ont rapporté que 10 cas consécutifs et 90 % n’avaient pas de crise après le neurofeedback, bien que seulement 20 % ont pu cesser de prendre des médicaments.
Des études sur les résultats du traitement par neurofeedback des traumatismes crâniens fermés et ouverts commencent également à être vues désormais (Ayers, 1987, 1991, 1999 ; Bounias, Laibow, Bonaly, & Stubblebine, 2001 ; Bounias, Laibow, Stubbelbine, sol sablee, & Bonaly 2002 ; Byers, 1995 ; Hoffman, Stockdale, Hicks, & Schwaninger, 1995 ; Hoffman, Stockdale, & Van Egren, 1996a, 1996b ; Keller, 2001 ; Laibow, Stubblebine, sol sablee, & Bounias, 2001 ; Shoenberger et al., 2001 ; Thornton, 2000 ; Tinius & Tinius, 2001), ainsi que d’un AVC (Ayers, 1981, 1995a, b, 1999 ; Bearden, Cassisi, & Pineda, 2003 ; Putnam, 2001 ; Rozelle & Budzynski, 1995 ; Wing, 2001), mais des recherches doivent continuer à être faites dans ces domaines. On estime que le neurofeedback offre un traitement supplémentaire précieux pour aider à la réadaptation.
Alcoolisme et toxicomanie
Les enquêtes sur l’effet de l’EEG sur des alcooliques (et des enfants d’alcooliques) ont démontré que, même après des périodes prolongées d’abstinence, ils ont des niveaux inférieurs d’ondes alpha et thêta et un excès d’ondes cérébrales rapides. Cela suggère que les alcooliques et leurs enfants ont tendance à être connecté différemment des autres personnes, il est donc difficile pour eux de se détendre. Cependant, suite à la consommation d’alcool, les niveaux des ondes cérébrales alpha et thêta augmentent. Ainsi, les personnes ayant une prédisposition biologique à développer un alcoolisme (et leurs enfants) sont particulièrement vulnérables aux effets de l’alcool car, sans le savoir, les alcooliques semblent essayer l’automédication dans un effort pour traiter leur propre pathologie du cerveau. L’état mental de détente qui se produit après la consommation d’alcool se renforce fortement chez eux à cause de leur schéma d’activité cérébrale sous-jacent. Plusieurs études montrent maintenant que le meilleur indicateur de rechute est la quantité excessive d’activité des ondes cérébrales bêta qui est présente chez les alcooliques et les toxicomanes de cocaïne (Bauer, 1993, 2001 ; Prichep, Alper, Kowalik, et Rosenthal, 1996 ; Prichep, Alper, Kowalik, John et coll., 1996 ; Winterer et al, 1998).
Récemment, l’entraînement avec le neurofeedback pour enseigner aux alcooliques comment parvenir à réduire le stress et à atteindre des états de détente profonde grâce à l’augmentation des ondes cérébrales alpha et thêta et réduire les ondes cérébrales bêta rapides, a démontré un potentiel prometteur en tant que complément au traitement de l’alcoolisme. Peniston et Kulkosky (1989) ont utilisé un tel suivi dans une étude avec des alcooliques chroniques par rapport à un groupe témoin non alcoolique et un groupe témoin d’alcooliques recevant un traitement traditionnel. Les alcooliques recevant 30 séances de traitement des ondes cérébrales ont démontré une augmentation significative du pourcentage de leur EEG qui était dans les fréquences alpha et thêta, et l’augmentation des amplitudes du rythme alpha. Le groupe de traitement de rétroaction biologique EEG a également démontré de fortes réductions de la dépression par rapport aux témoins. Les alcooliques dans le traitement standard (traditionnel) ont montré une élévation significative des taux de bêta-endorphines sériques (un indice de stress et une prise de stimulant de calorie [par exemple, l’éthanol]), tandis que ceux avec suivi des ondes cérébrales ajouté à leur traitement n’a pas démontré cette augmentation des niveaux de bêta-endorphines. Sur les contrôles de suivi à quatre ans (Peniston & Kulkosky, 1991a), seulement 20 % du groupe des alcooliques traités traditionnellement sont restés sobres, contre 80 % du groupe expérimental qui avait reçu un entraînement avec le neurofeedback. En outre, le groupe expérimental a montré une amélioration dans l’adaptation psychologique sur 13 échelles de l’Inventaire clinique multiaxial de Millon par rapport aux alcooliques traité traditionnellement qui se sont améliorés sur seulement deux échelles et ont empiré sur une échelle. Sur l’inventaire de la personnalité 16-PF, le groupe suivi avec le neurofeedback a démontré une amélioration sur 7 échelles, par rapport à une seule échelle dans le groupe de traitement traditionnel. Ainsi, le suivi avec le neurofeedback semble tenir des promesses encourageantes en tant que module adjuvant dans le traitement de l’alcoolisme, et elle peut avoir un réel potentiel à la fois dans le traitement et l’assainissement des dommages causés par l’abus de drogues (Burkett, Cummins, Dickson, et Skolnick, 2005).
Trouble de stress post-traumatique (PTSD)
Peniston et Kulkosky (1991b) ont ajouté trente séances de 30 minutes du suivi avec le neurofeedback alpha/thêta pour le traitement hospitalier VA traditionnel fourni à un groupe d’anciens combattants du Vietnam souffrant de PRSD, puis les ont comparés à 30 mois après le traitement avec un groupe de contraste qui a reçu seulement un traitement traditionnel. Lors du suivi, les 14 patients avec le traitement traditionnel avaient rechuté et ont été ré-hospitalisés, alors que seulement 3 des 15 patients suivis avec le neurofeedback avaient rechuté. Alors que les 14 patients qui étaient sous traitement médicamenteux et qui étaient traités avec le neurofeedback avaient diminué leurs besoins en médicaments lors du suivi, parmi les patients recevant un traitement traditionnel, un seul patient a réduit ses besoins en médicaments, deux n’ont signalé aucun changement et 10 ont requis une augmentation des médicaments psychiatriques. Sur l’inventaire multiphasique de la personnalité du Minnesota, les patients suivis avec le neurofeedback se sont considérablement améliorés sur les 10 échelles cliniques, considérablement sur un grand nombre d’entre elles, alors qu’il n’y avait aucune amélioration significative sur aucune des échelles dans le groupe de traitement traditionnel.
Utilisation du neurofeedback dans l’entraînement des performances de pointe
. L’amélioration de la performance musicale (Egner & Gruzelier, 2002).
. Les spectacles de danse (Raymond, Sajid, Parkinson, & Gruzelier, 2005).
. Avec les athlètes, les dirigeants d’entreprises, et pour l’amélioration cognitive et de la mémoire chez des individus normaux (Hanslmayer, Sauseng, Doppelmayr, Schabus, & Klimesch, 2005 ; Rasey, Lubar, McIntyre, Zoffuto et Abbott, 1996 ; Vernon et al., 2003), qui a été dénommé « éclaircissement du cerveau » lorsqu’il est utilisé pour contrer les effets du vieillissement normal (Budzynski, 1996). Toutefois, ces domaines d’application n’ont pas encore reçu la validation de recherche solide.
EFFETS INDÉSIRABLES, SUIVI À DOMICILE ET CHOIX D'UN PRATICIEN
Des effets secondaires légers peuvent parfois se produire lors du suivi avec le neurofeedback. Par exemple, une personne peut parfois se sentir fatiguée, ces sentiments passent rapidement après une séance. Si vous mettez votre thérapeute au courant de ces sentiments, ils peuvent modifier les protocoles et généralement, éliminer rapidement de tels effets légers.
Il est cependant possible que des effets négatifs plus importants se produisent (Hammond, Stock-dale, Hoffman, Ayers, & Nash, 2001) si le traitement n’est pas encadré par un professionnel compétent, certifié qui individualisera le suivi. Une approche uniforme qui n’est pas adaptée à l’individu posera sans aucun doute un plus grand risque de produire soit une réaction indésirable, soit d’être simplement inefficace. En raison de l’hétérogénéité de l’activité cérébrale dans les grandes catégories de diagnostic (par exemple, TDA/TDAH, blessures à la tête, dépression, autisme ou trouble obsessionnel-compulsif), le traitement nécessite l’individualisation. Ainsi, il est souligné encore une fois que tout le monde n’a pas besoin du même traitement, et que si la thérapie n’est pas adaptée à la personne, le risque d’être inefficace, voire même nuisible dans de très rares cas, est plus grand. Par exemple, Lubar et al. (1981) ont publié une étude contrôlée, à inversion, en double aveugle sur l’épilepsie qui a documenté que les problèmes de trouble convulsif pouvaient être améliorés avec le neurofeedback, mais ils pouvaient aussi être aggravés si un mauvais type de traitement était effectué. De même, Lubar et Shouse (1976, 1977) ont documenté que les symptômes de TDA/TDAH pouvaient aussi s’améliorer, mais aussi être aggravés si un traitement inappropriée était effectuée. Par conséquent, chercher un professionnel qualifié et certifié qui fera une évaluation complète de la fonction cérébrale (par exemple, avec un QEEG ou une évaluation minutieuse de l’activité EEG brute) est considéré être d’une importance vitale.
Si vous cherchez de l’aide pour un problème psychologique, psychiatrique ou médical, comme ceux décrits ci-dessus, il est recommandé que vous déterminiez que le praticien que vous sélectionnez est autorisé ou certifié pour la pratique indépendante en tant que professionnel de la santé ou de la santé mentale.
Un nombre croissant de personnes non qualifiées et non autorisées parviennent à obtenir un équipement pour le neurofeedback et cherchent à pratiquer essentiellement la psychologie et la médecine sans licence. Cela devient malheureusement un marché pour « acheteur averti ». À cet égard, certaines personnes louent désormais l’équipement pour la formation à domicile. Nous recommandons fortement que la formation avec un équipement à domicile devrait seulement être faite sous la consultation ordinaire et la supervision d’un professionnel formé et certifié, et la formation à domicile ne doit se produire de préférence après une formation encadrée de près qui a eu lieu dans un bureau pendant un certain laps de temps. Il est important de mettre en garde le public que si cela n’est pas effectué, certains effets négatifs (et une probabilité beaucoup plus élevée de résultats inefficaces) pourraient se produire d’une telle auto-formation non encadrée. Il est important de se rappeler que le succès impressionnant documenté dans la recherche sur le neurofeedback est basé sur le travail de professionnels qualifiés, après une évaluation individuelle, et avec des sessions d’un suivi qui sont encadrées par un thérapeute compétent plutôt que des sessions sans surveillance qui se déroulent dans un bureau ou à la maison.
SOURCES DE RÉFÉRENCE
Le site de l’ISNR comprend également une bibliographie exhaustive de la littérature scientifique sur les résultats du neurofeedback qui est mise à jour régulièrement.
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