Ruby Villar-Documet

Neurosciences et Psychophysiologie Clinique Appliquée

7.- Hypothèses cognitives de l’autisme

Depuis les années 80, la science cherche à expliquer l’autisme. En se basant sur l’observation des difficultés d’ordre social et émotionnel rencontrées par les personnes souffrant de ce trouble, plusieurs théories basées sur le fonctionnement cérébral ont été élaborées. Les théories du déficit exécutif, de la faible cohérence centrale, d’un déficit dans la théorie de l’esprit sont celles qui apportent le plus de réponses, bien que d’autres tentatives d’explication existent.

Présentation des différentes recherches et de ce qu’elles impliquent.

-a.- Hypothèse du dysfonctionnement exécutif

Quelques chercheurs ont constaté que certaines caractéristiques des individus avec autisme ressemblaient à celles des personnes souffrant d’une lésion cérébrale spécifique.

Les fonctions exécutives ou les fonctions de contrôle sont des mécanismes de pensée cruciaux pour la planification des actions et la résolution adéquate d’un problème, notamment : la capacité à planifier étape par étape, le contrôle des impulsions, l’inhibition des réponses erronées, l’adaptation de stratégies, la faculté de pouvoir chercher des solutions de manière organisée et le contrôle de soi.
Déficits décelés tant chez les adultes que chez les enfants ayant de l’autisme.
L’une des raisons qui ont poussé la recherche à trouver une explication d’ordre exécutif aux troubles autistiques est la tendance répétitive, rigide et routinière du comportement des personnes présentant un trouble du spectre autistique (TSA), associée à de l’impulsivité non régulée, et à une incapacité à se fixer des buts pour l’avenir et à anticiper les conséquences à long terme de leurs actions.

À l’origine de l’hypothèse exécutive dans l’autisme, l’étude d’Ozonoff, Pennington et Rogers (1991) 1 effectuée sur des enfants avec autisme et dotés d’une intelligence normale. Elle montre des difficultés dans la planification exécutive, un manque de persévération et des problèmes pour maintenir une tâche dans la mémoire de travail ; ces troubles exécutifs perdurant avec l’âge2.

Toutefois dans les difficultés de planification, le QI aurait aussi une influence, en corrélation avec le TSA3 et les erreurs de persévération dépendent beaucoup de la complexité de la tâche4.

Hughes (1994) dans son étude, confirme ce déficit, mais uniquement pour les tâches qui impliquent une longue séquence de mouvements.

En 1995 Adrien et al, mettent en évidence le fait que les erreurs de persévérations des enfants avec TSA dépendent de la complexité de la tâche.

La tâche de sélection de cartes de Wisconsin a mis en évidence des difficultés à changer le comportement en fonction du changement des critères chez les enfants avec autisme (Chu, 2001). Les enfants avec autisme présentent des persévérations, ils continuent à classifier en suivant la première règle. Ce pattern est retrouvé également à l’âge adulte (Ozonoff&McEvoy, 1994).

Les tests montrent également qu’aussi bien les enfants5 que les adultes6 avec autisme ont du mal à modifier leur comportement en fonction d’un changement de consignes lors d’une tâche : ils continueront à se conformer aux premières règles émises, sans parvenir à s’adapter aux nouvelles.

Références :
1. Ozonoff, Pennington et Rogers (1991) avec Tour de Hanoi, test de Wechsler.
2.Ozonoff et al., 1991 ; Bennetto et al., 1996 ; Ozonoff& Jensen, 1999 ;Ozonoff, McEvoy, 1994 ; Ozonoff, 1995
3.Hughes (1994)
4. Adrien et al .(1995)
5.Chu, 2001 avec cartes de Wisconsin
6.Ozonoff&McEvoy, 1994
7. Ozonoff et al., 1991 ; Plumet, Hughes, Tardif &Mouren-Simeoni,1998

. Syndrome préfrontal

Le cortex préfrontal dorsolateral est particulièrement destiné à la régularisation et au contrôle du comportement et des réponses aux stimuli de l’environnement.

Le cortex orbitofrontal serait attribué à l’intégration des informations sur les émotions, mémoire et l’environnement. Ainsi, le cortex orbitofrontal est important pour les réseaux cérébraux qui contrôlent la cognition sociale tandis que le contrôle du comportement suppose des réseaux préfrontaux (Wood, 2003).

Les récentes théories suggèrent que l’autisme peut être considéré comme un trouble du système fronto-striatal (Bradshaw, 2001; Russell, 1997). L’hypo-activation des régions préfrontales chez les personnes avec autisme a été mise en évidence à travers plusieurs paradigmes, comme les tâches de la théorie de l’esprit (Happe et al., 1996; Baron-Cohen et al., 1999), les tâches de langage réceptif et expressif (Muller et al., 1998), recherches sur les figures encastrées (Ring et al., 1999), attention sélective (Belmonte and Yurgelun-Todd, 2003), tâche d’inhibition/activation (Kana et al., 2006). Pourtant, certaines études identifient une suractivation dans les régions cérébrales gauches pendant les tâches d’inhibition et de changement de comportement Schmitz et al. (2006).

Le déficit des fonctions exécutives peut expliquer surtout les symptômes autistiques liés aux troubles de comportement tels que stéréotypies, persévérations et intérêts restreints (Lopez, Lincoln, Ozonoff & Lai, 2005 ; South, Ozonoff & McMahon, 2007).

Sur un plan social, le manque de contrôle inhibiteur et de flexibilité mentale pourrait engendrer des difficultés dans l’adaptation aux situations diverses et complexes.

 

. Syndrome préfrontal

Le cortex préfrontal dorsolateral est particulièrement destiné à la régularisation et au contrôle du comportement et des réponses aux stimuli de l’environnement.

Le cortex orbitofrontal serait attribué à l’intégration des informations sur les émotions, mémoire et l’environnement. Ainsi, le cortex orbitofrontal est important pour les réseaux cérébraux qui contrôlent la cognition sociale tandis que le contrôle du comportement suppose des réseaux préfrontaux (Wood, 2003).

Les récentes théories suggèrent que l’autisme peut être considéré comme un trouble du système fronto-striatal (Bradshaw, 2001; Russell, 1997). L’hypo-activation des régions préfrontales chez les personnes avec autisme a été mise en évidence à travers plusieurs paradigmes, comme les tâches de la théorie de l’esprit (Happe et al., 1996; Baron-Cohen et al., 1999), les tâches de langage réceptif et expressif (Muller et al., 1998), recherches sur les figures encastrées (Ring et al., 1999), attention sélective (Belmonte and Yurgelun-Todd, 2003), tâche d’inhibition/activation (Kana et al., 2006). Pourtant, certaines études identifient une suractivation dans les régions cérébrales gauches pendant les tâches d’inhibition et de changement de comportement Schmitz et al. (2006).

Le déficit des fonctions exécutives peut expliquer surtout les symptômes autistiques liés aux troubles de comportement tels que stéréotypies, persévérations et intérêts restreints (Lopez, Lincoln, Ozonoff & Lai, 2005 ; South, Ozonoff & McMahon, 2007).

Sur un plan social, le manque de contrôle inhibiteur et de flexibilité mentale pourrait engendrer des difficultés dans l’adaptation aux situations diverses et complexes.

 

-b.- Hypothèse de la faible cohérence centrale

Les travaux d’Uta Frith (1989) ont été bien considérés par la communauté scientifique, ainsi que son approche sur le problème de cohérence centrale chez les personnes avec autisme.
« Dans l’autisme on remarque une énorme variabilité des performances selon les domaines. La même personne peut réussir très bien les tests de connaissances factuelles ou d’attention aux détails et échouer aux épreuves de compréhension d’une situation de sens commun. Cette particularité renvoie à un style cognitif de traitement de l’information.

Pour Uta Frith, ce type de fonctionnement correspond à une forte cohérence centrale et l’auteur propose la théorie de la faible cohérence centrale (FCC) dans l’autisme.

Cette théorie met en avance l’idée d’un style de traitement de l’information plus axé sur les détails chez les personnes avec autisme. En effet, une série d’études met en évidence un traitement local supérieur ou préférentiel chez les personnes avec autisme (Happé, 1999 ; Happé & Frith, 2006).

Les bases neurales de la cohérence centrale ont été peu étudiées. Certaines études suggèrent que le traitement sensoriel de l’information aux premiers niveaux (des traits locaux du stimulus) est intact dans l’autisme. En revanche il y a des difficultés dans la modulation top-down5 (Frith, C.D., 2003).

La cohérence entre toutes les informations reçues à travers différents canaux sensoriels serait établie moins vite chez les personnes avec autisme. Une des conséquences les plus marquantes de cette difficulté serait visible sur le plan social car la compréhension de ces situations particulièrement complexes repose sur l’intégration de multiples informations.

Uta Frith soutient également l’idée d’un déficit dans le traitement global des stimuli chez ces personnes (Frith, 1989).

La forte validité de cette hypothèse vient du fait que le type de fonctionnement qu’elle décrit est retrouvé dans l’autisme dans plusieurs domaines.

Ainsi, au niveau de la perception, les personnes avec TSA avec un QI normal, présentent des difficultés à percevoir en quoi consiste l’impossibilité des « figures impossibles », comme le triangle Penrose( Mottron & Belleville, 1993). Ces personnes sont plus rapides que les personnes du groupe de comparaison dans la reproduction de ces figures, résultat interprété par le fait qu’elles sont moins perturbées par le manque du sens global de l’image à copier (Mottron, Belleville et Ménard, 1996) ».TexteAnca-Maria SAV.

Cette théorie est intéressante dans la mesure où elle ne met pas seulement l’accent sur les difficultés des personnes avec autisme mais aussi sur leurs capacités égales voire supérieures aux personnes ordinaires. On peut, par exemple, expliquer les bons résultats d’enfants avec autisme au subtest des cubes dans les tests d’intelligence WISC par le fait que, dans le dessin, ils observent directement les cubes séparément et qu’ils ne sont pas gênés par la perception ‘forme’ d’un motif global. En effet, nous avons tendance à observer de manière globale et à négliger par conséquent les détails. Bien que la problématique de la cohérence centrale soit richement documentée par l’expérience clinique, certaines réserves s’imposent. Les conclusions des chercheurs ne vont pas toujours dans le même sens.Commentaires Association Participate.

-c.- Hypothèse du déficit en théorie de l’esprit (TdE)

Depuis 40 ans les chercheurs visant à déterminer quels sont les déficits primaires et sécondaires de l’autisme et différents aspects du syndrome ont reçu un intérêt particulier : la perception, le langage, l’attention, les capacités cognitives, etc.

La différence entre les déficits primaires et les déficits secondaires dans l’autisme, est un élémentessentiel, tenant compte que les déficits primaires peuvent indiquer la cause neurobiologique du syndrome ; ce qui a notamment d’importantes implications sur le diagnostic et le traitement.

Dans les années 70, l’idée d’un trouble cognitif s’est peu à peu installée. Il n’était toutefois pas encore question de véritable théorie. On pouvait cependant supposer que les particularités cognitives constatées, allaient avoir un impact sur le fonctionnement socio-communicatif, sans pour autant pouvoir en expliquer le véritable fonctionnement.

Dans les années 80 une véritable théorie est apparue. Elle prétendait que quelques caractéristiques importantes de l’autisme étaient la conséquence d’un déficit cognitif primaire : l’hypothèse de la théorie de l’esprit (‘theory of mind’). Ainsi, l’incapacité à développer la TdE est considérée par un large groupe de chercheurs comme l’explication principale des difficultés dans les interactions sociales retrouvées chez les personnes avec autisme (Baron-Cohen, 1989 ; Perner, Leslie & Leekam, 1989).

Dans sa thèse sur le « Syndrome Asperger » d’Anca-Maria SAV ajoute :
En 1990 Baron-Cohen utilise pour la première fois le terme de « cécité mentale » (« mindblindness ») pour parler de l’autisme. Dans sa perspective, les personnes avec autisme ont des difficultés à inférer les intentions, les désirs, les savoirs (les états mentaux) qui déterminent le comportement humain.

Cette théorie propose l’idée que les enfants avec autisme ont un retard dans le développement de la TdE et ce fait provoque différents degrés de cécité mentale. Cette théorie est basée sur des preuves de la psychologie de développement en faveur de l’existence de ce retard chez les enfants avec autisme.

Selon l’hypothèse avancée par Baron-Cohen et ses collaborateurs (1985), les anomalies du développement social, de la communication et du jeu symbolique peuvent avoir à l’origine un déficit développemental de la – lecture de l’esprit –

Précurseurs de la théorie de l’esprit

Un enfant de 14 mois est capable d’utiliser l’attention conjointe (à travers le pointage ou suivi de la direction du regard de l’adulte). Les enfants typiques se servent des indices du visage de l’adulte pour comprendre dans quelle direction sont orientés son attention et son intérêt. Selon Swettenham et al. 1998, les enfants toddlerhood avec autisme ou SA présentent une fréquence réduite de l’attention conjointe.

A 24 mois, les enfants typiques s’engagent en jeux symboliques, en étant capables de comprendre que l’autre fait semblant (Leslie, 1987). Les jeux symboliques des enfants avec autisme sont moins fréquents, sont plus pauvres et limités à quelque règles (Baron-Cohen, 1987).

Les enfants comprennent à partir de 3 ans que « voir c’est savoir ». Autrement dit, il ne suffit pas de toucher une boite pour connaître son contenu. Un retard est observé chez les enfants avec autisme ou SA (Baron-Cohen et Goodhart, 1994).

La compréhension de la tromperie arrive chez les enfants sans troubles de développement vers 4 ans. Les enfants du même âge avec autisme ou AS ont la tendance à croire que tout le monde dit la vérité et ils semblent choqués par l’idée que quelqu’un ne veut pas dire ce qu’il dit (Baron-Cohen, 1992).

A 9 ans, un enfant peut envisager ce qui peut blesser l’autre et donc, savoir ce qu’il ne faut pas dire pour éviter cette situation. Les enfants avec AS ou autisme présentent un retard de 3 ans, même quand leur intelligence est intacte (Baron-Cohen et al. 1999).

A ce même âge, les enfants avec développement typique peuvent comprendre les pensées et les émotions d’une personne à travers l’expression de leurs yeux. Les enfants avec AS ont plus de difficultés à le faire (Baron-Cohen, et al. 2001). Ce pattern est retrouvé chez les adultes avec SA (Baron-Cohen et al., 2001).

Leslie et Thaiss (1992) ont fait passer à des enfants avec autisme et à des enfants sans trouble de développement (âgés de 4 ans) le test standard de TdE (Wimmer et Perner, 1983) et ce qu’ils ont nommé « test de la photographie ». Dans ce test, on présente à l’enfant une scène dans laquelle un objet est positionné à l’endroit A. L’enfant est guidé à prendre en photo cette scène avec un appareil Polaroid (photo instantanée). Pendant que l’enfant et l’expérimentateur attendent que la photo soit tirée, la scène est changée : l’objet est déplacé dans un endroit B.

L’expérimentateur demande l’enfant à quel endroit sera l’objet sur la photo.

Leurs résultats montrent de très bonnes performances au test de la photographie chez les enfants avec autisme. Ils peuvent inférer correctement le résultat de la photographie, même si celui-là est contraire à la réalité. Ce résultat serait la preuve du fait que les enfants avec autisme possèdent les ressources générales de résolution de problèmes demandés dans la tâche de TdE, mais ils ont un défaut dans une compétence représentationnelle plus spécifique : le mécanisme de la TdE. En revanche, ils échouent l’épreuve de fausse croyance.

Un résultat intéressant a été soulevé également dans le groupe d’enfants sans trouble : ils réussissent l’épreuve de FC plus facilement que la tâche de la photographie. Les auteurs interprètent cela par l’existence d’un mécanisme, chez les jeunes enfants sans trouble de développement, qui compenserait l’invisibilité de la croyance. Ils proposent le mécanisme de la théorie de l’esprit (Baron-Cohen, 1986) en tant que mécanisme qui dirige l’attention vers les états mentaux autrement ignorés (ou en dehors de l’attention).

Mesure de la cognition sociale :

On utilise souvent à cet effet un test de fausse croyance (‘false belief’) de premier ordre, qui ne doit normalement poser aucun problème pour les enfants âgés de 4 à 5 ans. Dans ce test, on vérifie si une personne comprend qu’une autre peut avoir une conception erronée de la réalité, comme dans l’expérience de Sally et Anne (en anglais : Sally–Anne test). Ce test psychologique est utilisé en psychologie du développement pour évaluer en cognition sociale les aptitudes d’une personne à comprendre qu’autrui possède des états mentaux différents des siens (notion en anglais de : « false belief »). Il a été développé par Heinz Wimmer et Josef Perner en 19831.

Le test a été réalisé par Simon Baron-Cohen, Alan M. Leslie, et Uta Frith en 1985 dans une étude de la théorie de l’esprit en relation avec l’autisme2. En 1988, Alan M. Leslie et Uta Frith réitèrent l’expérience avec des comédiens (plutôt que des marionnettes) et relèvent des résultats similaires3.

asperger-1

Pour développer le test, l’équipe Baron-Cohen et al. a modifié le modèle de 1983 du jeu de marionnettes de Wimmer et Perner, en remplaçant des personnages et une histoire théoriques par des personnages identifiables dans un récit. Lors du test de Sally et Anne, un spectacle de marionnettes, 61 enfants sont présents :

-20 d’entre eux ont été diagnostiqués comme autistes d’après des critères établis ;

-14 d’entre eux ont une Trisomie 21 ;

-27 d’entre eux sont sans déficience sur le plan clinique2.

Lors du test, après avoir présenté les marionnettes Sally et Anne, on demande à chaque enfant de donner les noms des personnages (Naming Question). Ensuite, commence le jeu de marionnettes.

 

Sally dispose d’un panier, et Anne d’une boite, Sally et Anne ont des billes à disposition. Sally prend une bille et la dépose dans son panier. Puis, Sally quitte la scène. En son absence, Anne sort la bille du panier de Sally et la cache dans sa boite. Sally réapparaît alors et l’on pose à chaque enfant la question-clef du test (Belief Question) : « Où Sally va-t-elle chercher sa bille ? » (« Where will Sally look for her marble? »)2.

 

Pour « réussir » le test, l’enfant doit indiquer le panier de Sally. Cette réponse est le point de vue de Sally, mais pas celui de l’enfant qui a vu la scène. Si l’enfant spectateur conserve son point de vue, il va dire que Sally pense que la bille a été déplacée. L’indicateur de réussite du test est de pouvoir concevoir que Sally a son propre point de vue. Ce point de vue diffère de la réalité.

Résumé :

La théorie de l’esprit est donc la capacité de se représenter les désirs, croyances et intentions des autres. Cette capacité est acquise chez l’enfant vers l’âge de sept ans. Toutefois, cette théorie est déficitaire chez les personnes autistes ayant un âge mental équivalent ou supérieur à sept ans. Cette difficulté semble s’expliquer par un délai développemental spécifique au niveau du mécanisme de la pensée (Baron-Cohen, 1989a). Ce délai serait associé chez les personnes autistes à leurs critères diagnostiques propres, soit à leurs difficultés cognitives (Baron-Cohen 1989b), à leurs habiletés langagières déficitaires (Sparrevohn et Howie, 1995) et à leurs altérations des interactions sociales (Holroyd et Baron-Cohen, 1993).

Références :1.(en) Wimmer H, Perner J, « Beliefs about beliefs: Representation and constraining function of wrong beliefs in young children’s understanding of deception », Cognition, vol. 13, no 1,‎ 1983, p. 103–128

2.(en) Baron-Cohen S, Leslie AM, Frith U, « Does the autistic child have a ‘theory of mind’? », Cognition, vol. 21, no 1,‎ 1985, p. 37–46

3.(en) Leslie A M, Frith U, « Autistic children’s understanding of seeing, knowing and believing », British Journal of Developmental Psychology, vol. 6, no 4,‎ 1988, p. 315–324 

Autres :

. Poirier Nathalie – « Autisme » Santé mentale au Quebec, Volume 23, numéro 1, printemps 1998, p. 115-129

. Sav Anca-Maria, thèses sur le « Syndrome Asperger » Ecole Doctorale Cognition, Langage, Interaction Laboratoire de Psychopathologie et Neuropsychologie.Université Paris VIII

-d.- Autres théories explicatives ici nommées :

. La Théorie Empathique – Systématique (Empathizing-Systemizing ES)

. La théorie du cerveau masculin extrême

. La théorie de l’amygdale

. La théorie d’un surfonctionnement perceptif

. La théorie d’un déficit émotionnel

Références
Repenser Aspergers: Comprendre le DSM-5 Diagnostic par Sheldon Cooper Présentation. Anthony Tobia * et Annmarie Toma. Rutgers Robert Wood Johnson Medical School, États-Unis
Anthony Tobia, MD, professeur agrégé de psychiatrie Rutgers Robert Wood Johnson Medical School, 671 Hoes Lane
Piscataway, NJ 08854, USA